Brahms: Symphony No. 4 in E Minor - Academic Festival Overture - Tragic Overture

Chronique

Enregistrer les symphonies de Brahms devient aujourd’hui un passage obligé pour les chefs d’orchestre, comme autrefois celles de Beethoven. La qualité des orchestres est devenue telle que la plupart des disques sont aujourd’hui réalisés en concert, avec les prises de risques et un fort supplément d’adrénaline dus à la présence du public. Cette dernière symphonie du cycle de Jukka-Pekka Saraste a été enregistrée, et filmée, le 16 mai 2014 à la Philharmonie de Cologne avec son Orchestre de la WDR. En payant douze euros supplémentaires au prix de son billet, le public pouvait commander l’enregistrement avant-même le début du concert.
Cette nouvelle version de la Quatrième Symphonie, œuvre parfois austère et solennelle, sous d’autres baguettes, est ici d’une grande beauté, comme l’est d’ailleurs tout le cycle réalisé par le chef finlandais : largeur et générosité du pupitre des cordes, précision des cuivres jamais envahissants, qualité des solistes de l’orchestre (magnifique flûtiste). Et la conception de Saraste, qui fait merveille ici, dévoile un soin de la ligne comme du détail, et une vigueur jamais prise en défaut ; le contrepoint danse sous sa baguette sans jamais devenir pesant, les longs phrasés coulent avec naturel et chaleur, le tempo ne fléchit pas ce qui rend la péroraison de la symphonie réellement jubilatoire. Une jubilation que l’on retrouve dans les tempi rapides et la légèreté que le chef finlandais obtient dans la joyeuse Ouverture pour une fête académique. Emmenée avec force et panache, l’Ouverture tragique clôt magistralement ce cycle brahmsien que l’on peut ranger sans hésitation auprès des meilleurs. © François Hudry/Qobuz