Transcendental Youth

Chronique

Quatorzième volet de la carrière du très prolifique John Darnielle alias The Mountain Goats, Transcendental Youth s’inscrit toujours dans la ligne directrice que le songwriter s’est fixé depuis ses débuts, à savoir une certaine noirceur mêlée à une mélancolie tantôt candide, tantôt amère.

« Amy aka Spent Gladiator 1 » ouvre l’album et l’on est directement projeté dans ce storytelling à l’américaine. Des histoires de gens simples, la plupart en marge d’une société sans pitié qui prend un malin plaisir à refouler les plus faibles ou les plus rêveurs d’entre nous... John Darnielle n’a pas son pareil pour raconter en chanson le destin souvent tragique de ses personnages. L’auteur compositeur sait également user d’humour, de second degré et d’une certaine autodérision comme sur « Cry For Judas », qui par ailleurs représente un terrain d’expérience assez inédit pour Darnielle, celui-ci accélérant le tempo, une fois n’est pas coutume.

Le fantomatique « Until I Am Whole » remet les choses à leur place en renvoyant The Mountain Goats à ses vieux démons : le manque d’espoir, la vanité de l’existence et la fatalité des destinées. Le tableau est sombre, donc. Inutile de préciser que Transcendental Youth n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. Une déprime passagère est envisageable à l’écoute. Mais une fois transcendée, celle-ci peut se transformer en point de départ d’une nouvelle jeunesse, d’une façon de voir les choses : amèrement mais poétiquement.
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