The Truth Is Here

Chronique

Depuis la sortie de sa première démo Rites of Passage en l'an 2000, Brother Ali est devenu en l'espace de neuf ans l'une des figures incontournables de la scène hip hop indépendante américaine. Atteint d'albinisme, maladie génétique qui lui a valu des quolibets tout au long de son adolescence, Jason Newman a pris sa revanche en signant deux albums chez Rhymesayers Entertainment. En 2004, il avait sorti Shadows of the Sun, un disque où il racontait son enfance. Trois ans plus tard, il avait livré The Undisputed Truth, fortement marqué par son divorce et sa bataille pour la garde de ses enfants.

A 30 ans, Brother Ali ouvre une nouvelle page de sa carrière en livrant ce maxi 9 titres, teaser à la sortie cet automne de son troisième opus. Comme sur ses deux précédents albums, le rappeur a recruté sur The Truth Is Here le producteur Ant, moitié du duo Atmosphere. Ce dernier apporte ses instrus hip hop old school empreints de soul et de jazz pendant que Brother Ali développe ses flows incisifs et ses textes ancrés dans le réel. Ainsi, sur « Little Rodney », il s'intéresse aux problèmes psychologiques provoqués par une incarcération. Sur « Good Lord », il s'interroge sur sa religion, l'Islam. Sur « Philistine David », il tire avec beaucoup d'humanité le portrait d'un adolescent kamikaze palestinien.

Doté d'une arrogance revancharde et d'un sens du phrasé dévastateur, Brother Ali s'impose comme la nouvelle référence rap en provenance de Minneapolis (Michigan). Trop court, The Truth Is Here remplit parfaitement son rôle : faire saliver l'auditeur en attendant le nouvel opus. En prime, le mini-album est fourni avec un DVD live qui vaut le détour. Il a été enregistré au club First Avenue (Minneapolis) lors de la dernière tournée du rappeur.
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