The Soul of Spain

Chronique

En 1995, Spain soufflait tout sur son passage grâce à la beauté renversante de son titre « Untitled #1 », extrait de son premier album, intitulé The Blue Moods Of Spain. Quelques albums plus tard, et une longue pause au passage, le groupe emmené par Josh Haden (fils de Charlie, est-il besoin de le rappeler) est de retour avec The Soul Of Spain, plus de dix ans après I Believe, album injustement négligé par la critique et le public…

The Soul Of Spain propage d’entrée de jeu les effluves de son premier essai dix-sept ans plus tôt avec un « Only One » qui n’est pas sans rappeler le fameux « Untitled #1 ». Voix feutrée, gimmick au son clair d’une guitare toujours hésitante entre ses appétences jazzy et son tempérament rock. Le titre d’ouverture met donc l’auditeur en confiance. Apaisement toujours, avec « Without a Sound », chanson susurrée, musique effleurée toute en délicatesse. Mais Spain sait aussi durcir le ton et montrer qu’il n’est pas uniquement ce groupe de coin de cheminée, preuve en est avec le rugueux « Because Your Love » et ses envolées sonores amples, abrasives et totalement maitrisées.

Les Californiens renouent avec leur sempiternel romantisme (attention, jamais mièvre) sur « I Love You » ou « All I Can Give », balades pop brillantes, où la voix de Josh Haden, autrefois quelque peu poussive, parvient à se frayer un chemin non pas en se dissimulant derrière les arrangements, mais bel et bien en se postant en avant. 

The Soul Of Spain valait bien une décennie d’attente, et s’il n’égale pas la quasi perfection de The Blue Moods Of Spain en 1995, il parvient néanmoins à confirmer l’importance du groupe, qui, s’il a pris des rides, a pris celles de l’expression, et pas celles de la fatigue.
©Copyright Music Story Arnaud De Vaubicourt 2015