The Shin Sekaï, Vol. 1

Chronique

Excroissance de la sphère Wati B et Sexion d’Assaut, The Shin Sekai (Le Nouveau Monde en japonais) a ceci de particulier qu’il tend à définir un genre entre le rap classique, la chanson, le R&B et même parfois le raggamuffin.

Composé de Abou Tall (rappeur) et Dadju (chanteur), The Shin Sekai commence fort avec « La Peur », morceau qui dresse des ponts entre le rap urbain parisien comme on le connaît et des passages (les refrains) plus orientés vers le R&B. Auto-Tune, beats tranchants, textes parfois inspirés (comme sur « Moi d’abord ») : tous les ingrédients d’une mixtape de hip hop à la française sont ici présents.

Cette nouvelle signature de Wati B ne s’adresse pas nécessairement à un public de férus de rap, tant la musicalité de certains titres (le presque pop « Tout ce que je sais », le très dancefloor « Ne me le dit pas ») confèrent à l’album une dimension fédératrice. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas puisque le clip du titre « Le Nouveau monde » a été vu plus de 500 000 fois sur YouTube en quelques semaines seulement.

« Eiffel » s’avère plus faible, avec ses digressions pseudo romantiques auxquelles on a du mal à croire. On retrouve également Black Mesrimes, membre de la Sexion d'Assaut, sur le titre « Rappelle toi », ballade langoureuse qui devrait plaire aux plus lunaires d’entre nous. The Shin Sekai livre en définitive un album de rap/R&B un peu au-dessus du lot de ce qui se fait aujourd’hui en France dans le genre. L’impact n’est pas remarquable, mais loin d’être risible. Et c’est déjà beaucoup.

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