The Peaceful Riot

Empyr

Paru le 08/05/2008 chez Jive Epic
Artistes principaux : Empyr
Genre : Rock

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Avec une lucidité mêlée de mauvaise foi, on pourrait dire que ce premier disque d’Empyr est la « caution rock » d’un Benoît Poher (Kyo) craignant de passer pour un Pascal Obispo de la jeune génération, après avoir écrit pour des vedettes de variétés telles que Jenifer, Emma Daumas ou Emmanuel Moire. On pourrait y voir aussi une sorte d’hommage énamouré à ses influences d’un chanteur qui se rêve Californien. Mais ce serait faire facilement d’Empyr les Chaussettes Noires des années 2000, c’est-à-dire un ersatz de néo metal – autrement dit : pas grand chose.

Or, si The Peaceful Riot ne propose rien de bien neuf et qu’il y a d’ailleurs quelque chose d’un décalage horaire musical (8 ans après le pic de popularité du néo metal), il n’en est pourtant pas moins un disque accrocheur et dont la production, pour une fois, n’a pas châtré les intentions du groupe. C’est que le groupe, parti enregistrer à Los Angeles, s’est adjoint un producteur chevronné et à la hauteur – voire au-delà – de ses ambitions : Ken Andrews, qui a travaillé avec des groupes à succès, notamment blink-182, Jimmy Eat World ou A Perfect Circle. De fait, la production donne à la musique d’Empyr une épaisseur qui parfois manque au rock FM français.

Bien sûr, les compositions manquent encore de personnalité et on a l’impression d’entendre tour à tour un jeune groupe défoncé à Deftones (« Join Us », dont le rythme lourd et profond fait penser à « Beware »), aux Queens of the Stone Age (la rythmique des couplets de « New Day » plagie presque « No One Knows »), à Radiohead (« March On », qui rappelle « Climbing Up the Walls »), à Linkin Park et parfois même à A Perfect Circle. Pourtant, l’impression générale est loin d’être déplaisante et l’album, s’il n’évite pas les écueils (notamment dans les paroles plaintives : « There’s a stranger inside of me », etc.), ne se borne pas à un patchwork de lieux communs.

Benoît Poher, plutôt agaçant et geignard au sein de Kyo, se révèle un chanteur expressif, parfois touchant et dont la palette variée évolue avec une aisance surprenante du suave au cri déchiré en passant par des nuances mélodiques très « emo » ; quant aux compositions, accrocheuses et mélodiques, elles signalent la cohérence d’un groupe composé de musiciens chevronnés (rappelons que, outre Kyo, les musiciens sont issus de Pleymo, Watcha et Vegastar), capables de chansons diversifiées aux influences variées.

Renversant ? Non pas. Mais si le groupe approfondit sa démarche, avec des compositions mêlant avec intelligence lourdeur des guitares et subtilités « ornementales », il pourrait bien s’avérer un digne rejeton d’A Perfect Circle. Ce qui serait très honorable.

©Copyright Music Story 2015

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