The Gleam

Chronique

Pour la première fois de sa courte discographie (The Gleam est son troisième album), Park Jiha n’apparaît pas sur la pochette. Elle laisse la place à l’un de ses instruments traditionnels, le saenghwang, qui ressemble plus à un totem steampunk ou un vaisseau spatial revenu d’un long voyage qu’à ce qu’on connaît ici des instruments de musique. La Sud-Coréenne joue aussi du piri, du yanggeum et du glockenspiel. Le mystère et la magie sont déjà dans les noms de ces instruments rares, que Park Jiha utilise pour ouvrir un nouveau monde musical. Elle est bien sûr influencée par la musique traditionnelle et classique coréenne, mais aussi par le jazz ou la musique minimaliste. Dans ce monde musical qu’elle explore, il y a de l’espace, du silence, du temps. Des ritournelles qui semblent venues de l’enfance et des plages musicales qui illustrent des paysages élémentaires. Selon elle, The Gleam est une ode à la lumière, toujours changeante, contrastée et bénéfique. Mais la vraie force poétique de Park Jiha, qui joue seule sur son album, c’est d’arriver à transmettre des émotions via des sons et des structures auxquels nous ne sommes pas habitués. Ses compositions ont le pouvoir de percer le système nerveux et d’ouvrir l’imagination de l’auditeur. Bien qu’éthérée, planante et parfois abstraite, cette musique reste toujours l’émanation sincère de la vie intérieure de Park Jiha, une forme de folk intime. © Stéphane Deschamps/Qobuz