The Atlas Underground

Tom Morello

Paru le 12/10/2018 chez BMG Rights Management (UK) Limited
Artistes principaux : Tom Morello
Genre : Alternatif et Indé

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Pour ce premier album sous son seul nom, celui qui se définit lui-même "comme un DJ avec une guitare" aurait pu passer en revue les multiples explorations musicales qu'il a menées depuis l'époque Rage Against The Machine, ou même avant. Il aurait ainsi pu proposer une sorte d'anthologie de plus de trente ans de carrière "pro", sachant qu'il a enregistré son premier album Something Bitchin' This Way Comes, avec le groupe Lock Up en 1989. Et tant qu'à faire, il aurait pu ouvrir son carnet d'adresses et appeler, au choix, Bruce Springsteen, John Fogerty, Buddy Guy ou ses camarades d'Axis Of Justice, Prophets Of Rage ou Street Sweeper Social Club, Serj Tankian, Flea, Boots Riley, Wayne Kramer, Pete Yorn… Mais non, Morello a préféré se lancer un, ou plutôt plusieurs nouveaux défis, à commencer par une immersion intensive dans l'EDM. C'est probablement ce qui surprendra jusqu'à ceux qui ont réussi à suivre et apprécier toutes ses pérégrinations précédentes, certainement plus que les chansons mélodiques très pop, Every Step That I Take (avec le groupe Portugal. The Man et le DJ Whethan) ou l'addictif Find Another Way (avec Marcus Mumford)…

À la limite, on ne s'étonnera pas de le voir renouer avec GZA, trois ans après une collaboration fructueuse (The Mexican), et RZA, les meneurs du Wu-Tang Clan. C'est loin d'être une première, mais le très complexe Lead Poisoning fait regretter que cette étroite complicité ne se soit pas poursuivie sur un album entier et, tant qu'à faire, un nouveau groupe en marge de Prophets Of Rage… Cela dit, on a presque envie de dire ça à chaque titre. Qu'il s'agisse des morceaux orientés hip-hop qu'il aurait pu proposer à ces derniers, comme le cinglant Rabbit's Revenge (titre préféré de Zack de la Rocha sur l'album de son vieux camarade), avec le DJ Bassnectar et les rappeurs Big Boi et Killer Mike, ou le poignant et sulfureux We Don't Need You, avec Vic Mensa, ou bien que l'on se retrouve plongé dans des ambiances dancefloor de Vigilante Nocturno (avec le producteur et multi-instrumentiste Carl Restivo), Where It's at Ain't What It Is (avec Gary Clark Jr. et le producteur DJ Nico Stadi) ou encore How Long (avec Steve Aoki et le leader de Rise Against, Tim McIlrath)… Bizarrement, là où Morello évoque le plus RATM, c'est dans les morceaux les plus ambiancés, comme sur Lucky One où la voix éthérée de K.Flay fait merveille, ou Roadrunner avec la plus rageuse et rapeuse Leikeli47. Mais le tour de force, avec un album qu'il résume en disant "c'est le genre de musique que jouerait Jimi Hendrix s'il était encore de ce monde", c'est que Morello a peaufiné avec autant d'intelligence que de goût une musique certes extrêmement expérimentale mais qui passera, étrangement, comme son projet le plus « grand public" à ce jour. © Jean-Pierre Sabouret/Qobuz

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