Seven

Chronique

Le septième album d’un musicien désormais exilé à Los Angeles va conforter la carrière de ce compositeur audacieux, et d’un producteur inventif. DJ Cam a en effet grandi comme électron libre d’une french touch qui saluait alors l’émergence de Cassius, Air, et autres Daft Punk, puis connu quelques collaborations internationales fructueuses en matière de renommée. Enfin, un certain « Summer In Paris » produit pour le compte de la chanteuse Anggun a complété le tableau d’une dimension commerciale non négligeable. Mais, aussi séduisant soient-elles, ses productions en nom propre revêtaient par trop l’aspect de pensums, destinés à démontrer l’extrême virtuosité – et culture – du bonhomme.



Seven est l’opus qui manquait à une discographie pourtant talentueuse : intimiste, riche d’un sens illustratif évident, ce disque constitue avant tout l’aventure d’un homme seul, face à lui-même dans un studio. Même s’il a pu faire appel à quelques vocalistes amis (dont Nicolette, ô combien appréciée auprès de Massive Attack), DJ Cam a développé tout au long des dix pièces du programme ce supplément d’âme qui lui permet de revendiquer les compositions de manière pleine et entière. Ainsi, le piano acoustique, seul et désolé, de « Swim », n’appartient qu’à lui, et de même l’approche millésimée (on imagine d’antédiluviennes machines) de « Dreamcatcher », ou le travelling panoramique du thème-titre.



Entre étrangetés et monde des songes, DJ Cam élabore de troublantes architectures improbables, où folk, rock, jazz, et electro, vont et viennent en un éternel chassé-croisé : l’abstraction comme une esthétique, l’onirisme comme une philosophie, et la découverte comme une gourmandise.

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