Penguin Prison

Chronique

Après des titres prometteurs (« Animal Animal », « Golden Train ») distillés au compte-goutte, l’homme qui se cache derrière le nom de scène de Penguin Prison offre enfin son premier album. Multi-instrumentiste, chanteur, producteur, Chris Glover est né à New-York. Il a grandi au milieu de l’effervescence culturelle de la Grosse Pomme et a sans doute maintes fois rêvé aux belles heures décadentes du Studio 54. Ce qui s’entend dans Penguin Prison.

Pour Chris Glover, il n’y a pas de doute : la musique électronique est faite pour danser et pour séduire. Sans prétention mais avec efficacité. Féru de dance, de disco, house et de funk, il décline chacun de ses morceaux autour de solides bases rythmiques et les habille de mélodies souvent entêtantes, et forcément efficaces sur le dance-floor. « Don’t Fuck with my Money », chante-t-il sans tabous dès l’ouverture du disque : le fric, c’est chic… S’enchaînent ensuite des morceaux rivalisant d’énergie ludique : « Multi Millionaire », « Desert Cold », « Fair Warning »… Evoquant George Michael sur des « Animal Animal » ou sur « Something I’m Not » à fort potentiel régressif, Chris Glover n’a peur de rien, et cette audace s’annonce notablement efficace. D’autant que l’album repose uniquement sur sa dextérité à manier autant le chant, la basse, la guitare, les claviers que l’ordinateur – le tout seul, et doté de solides connaissances musicales.

Entraînant, condensé, malin : Penguin Prison est plus fouillé qu’il en a l’air, et comblera tout adepte de la fête. Piochant auprès des grands noms de l’hédonisme électro (de Pet Shop Boys à LCD Soundsystem), Chris Glover signe ici un premier album assumé.

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