Peau neuve

Chronique

Chanson à texte, oui. Et à histoires, d’accord. Mais celle-ci n’est pas banale. Celle de la genèse de cet album. D’un groupe qui est passé de duo à un seul homme orchestre, après la disparition de Marie-Hélène Picard. Mais c’est avec vigueur et malice que Thibaud Defever poursuit et relance Presque Oui.



Guitariste doué, il compte sur ces fables contemporaines pour démystifier, croquer, traquer l’ironie, déshabiller les histoires du quotidien, dans lesquelles chacun saura se retrouver à sa guise.



Une partie des chansons jouent comme avant la corde humoristique. Certaines fonctionnent (la farfelue « Retraite anticipée » d’un superhéro) d’autres laissent un gout décevant de déjà-vu et remâché (le premier diner en amoureux dans« Les Perroquets du Périgord », le trentenaire pétri de contradictions, à la Bénabar, dans « Danser »).



D’autres titres sont beaucoup plus mélodiques, sensibles et oui, franchement, poétiques et convainquent davantage. C’est le cas de « Lumière » et des très émouvants « Peau neuve » et « Le Revenant », dans lesquelles le fantôme de Marie-Hélène Picard est si présent qu’il n’est même pas nécessaire d’y faire allusion. Impossible de ne pas frissonner.



En réalisant ce bel album tout en finesse, en hommage à sa moitié, sans jamais tomber dans le larmoyant ni le tragique, Thibaud Defever mérite une grande, une vraie approbation. En trois lettres.

 

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