Out of My Province

Chronique

En 2015, Nadia Reid prouvait que la Nouvelle-Zélande n’était pas uniquement synonyme de All Blacks et de kiwis. A seulement 23 ans, grâce à son premier album Listen to Formation, Look for the Signs, elle imposait un néo-folk pétri de rock voire de country en convoquant les influences de Laura Marling, Jolie Holland et Sharon Van Etten. C’est l’époque où ses compatriotes Aldous Harding et Marlon Williams sortent eux aussi de leur île lointaine… Cinq ans plus tard, l’univers de Nadia Reid s’est étoffé grâce notamment au tandem de chez Spacebomb Records, Trey Pollard et Matthew E. White, experts en arrangements léchés et instrumentation osée. Grâce aussi aux tournées l’ayant baladée aux quatre coins du monde, elle accouche d’un disque qui fleure bon le road movie. D’où ce titre de troisième album, Out of My Province. Reid est même on ne peut plus claire sur certaines chansons comme Oh Canada, ode à cette terre où naquit Joni Mitchell, l’une de ses grandes influences. Finalement, le chemin parcouru, de l’intime XS aux grands espaces XL, se ressent plus que jamais sur Best Thing, dont l’aube est une simple guitare acoustique et le crépuscule un océan de violons. Tout au long de ce bel opus, malgré son jeune âge, Nadia Reid chante avec un charisme et surtout une profondeur propre à celles qui ont tout vu, tout vécu, tout connu, tout expérimenté. Comme si le monde entier était à ses pieds. © Marc Zisman/Qobuz