One Dozen Berrys (Original Sound)

Chronique

Plus homogène que son prédécesseur, One Dozen Berrys est d’une remarquable tenue dans l’ensemble de la production des années 1950, ce qui en fait l’un des albums les plus recommandables de l’apogée du rock ‘n’ roll.

Il démarre en trombe avec le standard absolu « Sweet Little Sixteen » (ou bien est-ce « Johnny B. Goode » selon les goûts ?), avec son inimitable introduction en spirale et la voix suave de son auteur.

Tour à tour charmeur façon crooner (« How You’ve Changed ») ou rocker (« Baby Doll »), rebelle (le grandiose « Reelin’ & Rockin’ »), virtuose (« Guitar Boogie » dont s’inspirera Jeff Beck pour son « Jeff’s Boogie » avec les Yardbirds) et hillbilly (« It Don’t Take But a Few Minutes »), Chuck Berry passe avec aisance d’un style à un autre, avec ce maniérisme distingué, cette diction maîtrisée et cette décontraction qui en font un styliste hors-pair. Chuck Berry est la classe, tout simplement.

Il est seulement à regretter que les concepteurs de titres et de pochettes ne faisaient pas dans la finesse à l’époque, car le disque, lui, n’a guère pris une ride cinquante ans après.

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