On ira où ?

Chronique

​On ira où est le quatrième projet de DTF, collectif originaire de Ivry-sur-Seine qui s’est fait un nom sur la scène du rap hexagonal au fil des ans grâce à des titres tels que « Les Princes » ou encore « Comme tu veux ». Plutôt que d’opter pour une stratégie d’inondation du marché comme d’autres rappeurs, DTF a préféré laisser s’écouler deux ans entre cette nouvelle production et la précédente, Sans rêve, datant de 2017. 

Comme les PNL, avec qui ils ont grandi et qui les ont fait signer sur leur label QLF Records, les DTF pratiquent un cloud rap complètement dans l’air du temps, qui ne renie pas sa proximité avec la pop urbaine, à base d’auto-tune et de production millimétrée. S’il est composé de pas moins de 17 titres, On ira où accueille d’ailleurs un seul invité : N.O.S. de PNL, sur le réussi « Dans la ville ». La couleur introspective de ce nouvel opus surprend de prime abord, réservant des instrumentaux fins où les claviers tiennent les premiers rôles, comme sur « Kira » ou encore l’accrocheur « Trou de boulette ». Le flow de RKM et RTI est incisif, comme sur l’hypnotique « Dans la zone », et plusieurs morceaux se dégagent comme autant de succès potentiels, notamment « Veni Qui », « Funky Drugs » ou encore l’audacieux « Me Gusta » qui n’hésite pas à emprunter la célèbre mélodie de Manu Chao. 

Probablement le meilleur titre du disque, « Kush » se situe en plein cœur de On est où et entraîne dans son sillage d’autres morceaux comme « La base », ou encore « Funky Drugs » avec son beat obsédant, voire l’introductif « Kira » avec ses quelques touches electro bien senties. Si les textes, relativement convenus et prévisibles ne constituent pas l’intérêt majeur de cette nouvelle production, On ira où ? demeure un essai transformé pour DTF, en dépit d’une tracklist un peu longue, qui évite heureusement de trop se répéter.

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