Moon & Stars

Chronique

De ce côté-ci du Rio Grande et plus encore de l’Atlantique, les Mavericks restent rares et discrets. Apparu à Miami puis relocalisé à Nashville, le groupe formé il y a plus de 30 ans porte haut le flambeau d’une musique comme un feu d’artifice et fédératrice, un bouquet à base de country, de musique cubaine et mexicaine, de soul, de rythmes latino et de rock’n’roll de l’âge d’or (1955-65, en gros). Un bouquet pas final et même jamais fini, toujours à enrichir et déployer, comme le prouve ce treizième album magnifique. Pour qui voudrait connaître le sens du mot « americana », Moon And Stars apporte un début de réponse et fait le tour de la question en même temps. Superbement produit, c’est une synthèse amoureuse de différentes musiques américaines, jouées avec un soupçon de nostalgie et ici sublimées par un vocaliste exceptionnel, Raul Malo. Cet homme est à la fois Elvis et Caruso, roots et lyrique, metteur en scène de chansons comme des petits films panoramiques. Moins connus par ici que Los Lobos ou Calexico, les Mavericks s’imposent comme de grands esthètes de la musique américaine tournée vers la frontera et le monde latin. Une semaine après le Rhumba Country de Pokey Lafarge qui prend le même chemin, cet album fait du bien à l’Amérique. © Stéphane Deschamps/Qobuz