Life On the Flip Side

Chronique

À ses débuts, à la fin des années 1960, Jimmy Buffett arpentait les rues à touristes de La Nouvelle-Orléans pour leur jouer ses chansons country-rock légères pour les distraire. Il ne faudra pas longtemps pour qu’il rejoigne leurs rangs et qu’il s’en aille à son tour voir du pays. Depuis, son public reçoit chaque album comme une carte postale idyllique, relatant son mode de vie exotique, en marge, se nourrissant de ses voyages ensoleillés. On a même trouvé un nom pour ces témoignages musicaux entremêlés de country, de folk, de rock et de calypso : « gulf and western ». 

Aujourd’hui âgé de 73 ans, il sort momentanément de sa retraite dorée pour distiller ses bonnes ondes au travers de Life on the Flip Side, 30e album studio de sa foisonnante discographie. Cela faisait près de sept ans que l’homme aux chemises hawaïennes et au sourire ultra-bright n’avait pas fourni de nouvelles chansons inédites, depuis le bien nommé Songs from St. Somewhere, une absence à peine troublée par la sortie d’un disque de Noël, ‘Tis the SeaSon évidemment en décalage avec le soleil affiché sur sa pochette.
 


L’ambiance est posée dès la première... « plage », « Down at the Lah De Dah » : sur fond de guitares lap-steel aux ondes positives, l’artiste accueille l'auditeur dans son bar de plage préféré, aux confins du monde et chante : « We all know just how lucky we are »... comme si tout le monde partageait son mode de vie paradisiaque. Mais c’est certainement ce qui fait le charme de cet Antoine à l’Américaine, dont le sourire indéfectible se communique immanquablement et dont les hymnes de poche se reprennent en chœur, comme « Hey, That’s My Wave », un chant de surfers parfait pour les fins de soirées camping. La mer est présente au détour de chaque vers, comme une évidence, « Oceans of Time », une ballade romantique aussi sucrée que la mer est salée, ou le chaloupé « Cussin’ Island » orné de steel drums de circonstance, en témoignent en particulier. 



« The World is What You Make It », morceau central de ce nouveau disque, guidé par des guitares plus grasses qu’à l’accoutumée, semble être le mantra de ce disque : ne laissons aucune place à la grisaille, la vie est belle si on décide qu’elle doit l’être. Un album idéal pour la période, a fortiori à l’entame de l’été.

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