LéNo

Arnaud Dolmen, Leonardo Montana

Paru le 29/03/2024 chez Quai Son Records
Artistes principaux : Arnaud Dolmen Léonardo Montana
Genre : Jazz contemporain

Disponible en

24-Bit/48 kHz Stereo

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Depuis qu’ils se sont rencontrés au tournant des années 10 auprès de la fine fleur de la scène jazz afro-caribéenne de Paris et découvert des affinités électives autant humaines que musicales, le batteur guadeloupéen Arnaud Dolmen et le pianiste d’origine brésilienne Léonardo Montana ne sont plus quittés. Multipliant les séances communes en tant que sidemen mais concrétisant surtout leur entente quasi télépathique en 2017 dans l’album Tonbé Lévé du quartet imaginé par Arnaud Dolmen en compagnie de Joachim Govin et Adrien Sanchez, les deux musiciens donnent aujourd’hui avec LéNo une nouvelle preuve de leur complicité exceptionnelle.

Enregistré en duo dans une formule totalement acoustique (sans claviers d’appoint ou autres effets électroniques venant combler les vides ou artificiellement enjoliver les sons bruts des instruments), ce recueil kaléidoscopique de petites pièces délicieusement mélodiques et solidement charpentées offrent à Dolmen et Montana un formidable terrain de jeu où dialoguer en toute liberté en échangeant constamment leur place et leur rôle dans le dispositif grâce à la fluidité des arrangements. A partir d’un répertoire composé essentiellement de pièces originales mais aussi de quelques reprises offrant un aperçu assez juste des références idiomatiques et imaginaires du projet (Les Invisibles Part 2 est une paraphrase d’Afro Blue, le fameux thème du percussionniste cubain Mongo Santamaria immortalisé par Coltrane, tandis que Zooky Monky cache en son sein un extrait d’Evidence de Thelonious Monk), Arnaud Dolmen fait chanter ses fûts et ses cymbales avec une science des dynamiques confondante de subtilité pendant que Leo Montana utilise toutes les ressources percussives et orchestrales de son piano.

Ils créent une musique métissée, fraîche, inventive et organique, profondément ancrée dans le jazz tout en intégrant à sa matière tout un réseau plus ou moins subliminal d’influences latines, créoles et afro-caribéennes (du gwoka guadeloupéen aux musiques rituelles du Brésil en poussant même jusqu’à l’Argentine avec la reprise de Romance de la Luna de Pedro Aznar). Au terme de ce voyage luxuriant et onirique on demeure stupéfaits que les deux musiciens aient été capables de susciter une telle diversité d’images et de sensations à partir d’une formule orchestrale aussi intimiste et minimaliste ! Un très beau disque. © Stéphane Ollivier/Qobuz

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Les Invisibles Part 1