L'Arene Des Rumeurs

Chronique

Pour ce premier album hors du monde alternatif qui lui est familier, Zebda s'appuie sur un répertoire déjà rôdé sur maintes scènes et sur les cassettes auto produites qui jalonnent son parcours depuis 1989.

D'emblée c'est la fusion rap/ragga/raï/rock qui séduit l'oreille. Ce joyeux mélange est réalisé par des musiciens loin d'être virtuoses, d'où parfois des relents d'amateurisme qui paradoxalement mettent en lumière l'authenticité du groupe. La langue bien pendue et bien écrite de Magyd Cherfi est tout de suite mise en évidence avec des titres à calembours comme « D'Eve à Lise », « Le Masque au rade ».

Dans le contexte d'après-guerre du Golfe, la pochette faisant référence à l'Intifada palestinienne ne favorise pas l'exposition du groupe, pas plus que les thèmes très politiques et revendicatifs que Zebda propulse avec gouaille et bonne humeur. « Arabadub », « Minot des minorités » et autre « CNN » sont autant de promesses pour un groupe qui n'a guère d'équivalent dans le panorama de la musique française du début des années 1990.



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