Kheper

Chronique

Imhotep a créé la surprise en s'éloignant résolument du rap français en 1998 pour sa première production solo Blue Print. Conçu à Essaouira au Maroc, cet album était une ballade sonore entre blues du désert et musique lounge. Avec Kheper, Imhotep vise plus large et donne sa vision de ce qu'il appelle l'ethnotronica.

Autant Blue Print était centré sur un lieu géographique et en tirait une unité musicale, autant Kheper est plus diversifié et éclaté. Cette diversité et la longueur de l'album, riche de dix-neuf titres dont deux interludes, conduit à des sautes d'inspiration qui nuisent au final à la qualité d'ensemble.

Si le dub orientalisé de « Gibraltat Rocksteady » est parfait, les digressions electro de « Dogon University » ou « Univers parallèles » sont moins convaincantes. « Pachamama al Andaluz » qui mêle orient et musique andalouse, joue lui aussi sur des styles où l'on sent Imhotep à son aise. L'aspect expérimental de « Le Quantique des quantiques » ou « Last Gulfstream » lui sied par contre beaucoup moins, et concours à rendre Kheper lassant.

Totalement libre dans sa production, Imhotep s'est certainement fait plaisir avec Kheper. Dommage qu'il n'y fasse pas mieux partager sa conception de la jouissance sonore.

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