Je vous salis ma rue

Chronique

Dans sa grande diversité, le rap français héberge en son sein une cohorte qui va de Deen Burbigo à Demi-Portion en traversant Greg Frite de part en part et dont la chanson française de Georges Brassens ou Léo Ferré est autant une source d'inspiration que le rap d'IAM. Le Lyonnais Kacem Wapalek appartient à cette cinquième colonne du rap, largement infiltrée par l'amour des textes bien écrits.

Une passion symbolisée par la chanson « Marie-Jeanne », digression sur la thématique du cannabis confiée à un Brassens qui aurait rencontré Renaud sur le port de Sète. Le problème de l'interdiction de cette drogue est de nouveau abordé dans « Politique » qui singe surtout l'hystérie propre aux chaînes d'information en continu, tellement à la recherche d'hypothétiques scoops qu'elles n'hésitent pas à sortir une grosse loupe pour des faits mineurs tout en ignorant les réalités qui dérangent.

Je Vous Salis Ma Rue est politique plus que rebelle, Kacem Wapalek allant jusqu'à montrer du doigt le milieu artistique avec le swing rap de « Gosse beau ». Rien n'échappe à son oeil implacable ni a ses oreilles acérées, Kacem Wapalek ne rate pas une occasion de passer à la moulinette de son flow ses petites et grandes observations.

Rap conscient, slam imagé, Je Vous Salis Ma Rue possède le type de matériau imputrescible qui en garanti la longévité. Kacem Wapalek a conçu un premier album qui ne manquera certainement pas d'interpeller un public éclairé.

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