If I Had A Hi-Fi

Chronique

if i had a hi-fi (il semble que le groupenait initialement souhaité que le titre soit rédigé en minuscules)npermet à Nada Surf d’entrer de brillante manière dans la secondendécennie de son existence. Et d’une manière ludique, encore,npuisque, non seulement l’intitulé est un palindrome, mais langalette ne sera, dans un premier temps, disponible que dans lencontexte des concerts du trio. En outre, (sacrés garnements), cetnalbum de reprises débute par une chanson…inédite composée parnBill Fox (figure éminente de la scène pop de l’Ohio avec ThenMice), par ailleurs extraordinaire décalque des plus bellesnpartitions de The Byrds.

nLesnNew-Yorkais sont donc allés fouiller dans les tiroirs des autres,nramenant dans leurs filets, non pas des mélodies essentielles, ou unnrésumé en douze mouvements de leurs propres influences, mais plusnsimplement des chansons qui avaient su retenir leur attention. C’estnce qui fait l’intérêt de la démarche : certes, les versionsnsont toujours impeccables, dans cette énergie distante qui reste lanmarque du groupe. Mais le tout étant supérieur aux parties, on estnravi d’entendre à tour de rôle un Depeche Mode humanisé (« Enjoy the Silence »),nle liquide « LovenGoes On » denThe Go-Betweens, ou une chanson audacieuse d’Arthur Russell,nréduite (une guitare acoustique, et c’est tout) à la staturend’une simple émotion.

On rit beaucoup à la version rageuse d’unenchanson ô combien dispensable des The Moody Blues (« Question »),net se sent pousser les ailes de la fierté, en découvrant unenreprise, en français dans le texte, du « Bye bye beauté »nsigné Coralie Clément (Daniel Lorca, bassiste de Nada Surf, est lencompagnon de la chanteuse, et, après tout, le combo s’estnconstitué au lycée français de New York). Et la collision entre lanpop d’avant-garde de Kate Bush et le classicisme underground d’unnDwight Twilley, des thèmes connus (« BrightnSide »nde The Soft Pack), d’autres qui le sont moins (« Evolution »,nemprunté à Mercromina), réservent encore d’autres bellesnsurprises.
nEnregistrénen trois semaines dans un studio d’Austin (Texas), ifni had a hifinbénéficie de l’habituelle pléiade d’invités prestigieux, dontnMartin Wenk de Calexico, et se partage équitablement entre harmoniesnvocales et humour. Plaisir à double détente, donc, pour un sixièmenalbum conçu comme un exercice récréatif décontracté.n
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