Hurry up and Wait

Chronique

Mondialement connu pour son fameux titre de 1993 « Runaway Train », extrait de l'album Grave Dancers Union paru l'année précédente, Soul Asylum est pourtant loin de n’être que le groupe d’un seul hit. Hurry Up and Wait est déjà le douzième chapitre de la discographie de la formation américaine, originaire de Minneapolis, dans le Minnesota. 

Né il y a 39 ans, Soul Asylum a vu passer de nombreux musiciens, mais son savoir-faire en matière d’hymnes de rock alternatif ne s’est jamais démentie, en dépit de légers creux de popularité. Il ne faut donc pas s’attendre à une brutale remise en question d’une formule musicale ayant déjà fait ses preuves, Soul Asylum s’attachant prioritairement à honorer sa réputation tout au long des 13 plages qui constituent Hurry Up and Wait. C’est donc l’alternance entre les ballades et les morceaux un peu plus costauds qui prévaut, afin de créer ce sentiment de montagnes russes émotionnelles si perceptible dès la première écoute. Et le flux général fonctionne bien, chaque titre offrant une texture différente, jusqu’à la surprise « Dead Letter », au cœur du disque. Ce morceau folk dépouillé donne une occasion, pas si fréquente, de mesurer l’intensité incroyable de la voix de Dave Pirner. Celui-ci y est autant à son aise que sur des morceaux plus rapides privilégiant l’efficacité, comme le très bon « Hopped Up Feeling », qui renvoie au Soul Asylum des débuts, le costaud « Freezer Burn » ou encore « Landmines », qui abrite l’un des riffs les plus « toxiques » de l’album ainsi que l’un des refrains les plus mélodiques.

Parmi les ballades, certaines tirent davantage leur épingle du jeu, comme « Silly Things » et ses guitares gorgées d’effets, « Here We Go » avec une guitare acoustique prenante, parfaitement complétée par de délicats arpèges électriques, ou encore « Dead Letter », dont la progression d’accords mineurs ajoute une ambiance morose saisissante, renforcée par la voix bouleversante de Dave Pirner, entre chagrin et regret. Mais si le groupe a davantage connu de succès avec ses « power ballads » tout au long de sa carrière, il n’en a pas moins toujours été un artisan d’un rock un peu plus lourd, avec des influences punk et hardcore qui se sont certes légèrement diluées avec les années, mais qu’il est bon de retrouver par petites touches dans des morceaux tels que « Got It Pretty Good » ou « The Beginning ». 

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