Homeland

Chronique

Homeland n'est jamais que le sixième album studio de Laurie Anderson. Il arrive après une longue absence discographique, ne signifiant guère que l'artiste expérimentale soit restée inactive ces dix dernières années, depuis la parution de Life On A String en 2001 et du Live In New York en 2002. Elle a depuis participé à diverses expériences, de la résidence à la NASA à la collaboration avec la chorégraphe Trisha Brown, et monté des spectacles comme le récent Delusion / Un délire , présenté à la Cité de la Musique.

Commencé début 2007, l'enregistrement de Homeland a fait l'objet d'une présentation new-yorkaise en mai, alors que les séances se poursuivaient. Laurie Anderson est ensuite partie le jouer en tournée européenne avant d'y apporter les dernières retouches. L'opus coproduit avec Roma Baran et Lou Reed - devenu entre temps Monsieur Laurie Anderson -, accueille des personnalités aussi attendues que le saxophoniste John Zorn, le compositeur electro Kieran Hebden, ou le chanteur Antony Hegarty (Antony and the Johnsons) sur « Strange Perfumes » .

Les fans de Laurie Anderson, plus nombreux qu'on peut le croire, ne seront pas déboussolés à l'écoute des douze titres qui composent Homeland, l'album restant accessible dans le style minimaliste de son auteur. Il s'avère plus electro que les précédents, notamment dans le saturé « Only An Expert » . Comme son titre l'indique, Homeland est à considérer comme une photographie des Etats-Unis prise sur la route, ce qui ne l'empêche pas d'emprunter des éléments du langage musical de Sibérie (des chanteurs de Tuvan) ou de Mongolie (joueurs de Chirgilchin), et de les mélanger au dialecte contemporain.

Certains titres ne manqueront pas de séduire jusqu'aux néophytes de l'oeuvre de la violoniste et interprète au chanté/parlé caractéristique. Parmi eux, « My Right Eye » , « Only An Expert » ou « Strange Perfumes » peuvent faire office d'excellente introduction à son univers.

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