Folksinger, Vol. 2

Chronique

Avec ce deuxième album produit par David Rawlings, le complice à la ville comme au champ de Gillian Welch, Willie Watson maintient son attachement à la country traditionnelle, au blues et au gospel du début du XXe siècle qui fera naître le folk des 60's. Dès le premier titre, c’est toute une époque qui surgit et nous entraîne sur Samson and Delilah. Alors qu’il chantait en solo sur son album précédent, l’ex-Old Crow Medecine Show a fait appel au talentueux groupe gospel de Nashville, les Fairfield Four. On reste dans une économie d’instruments afin d’être le plus authentique possible mais ces chœurs apportent chaleur et spiritualité aux chants. On the Road Again gagne en puissance et Watson n’hésite pas à envoyer de la voix en réponse au chœur qui alimente la chanson de petits mots, d’acquiescements et d’onomatopées. Autour de ça, on n’oublie pas les solos de banjo de The Cuckoo Bird ou l’aisance totale dans le guitar picking sur Leavin' Blues. Il semble que Willie Watson ait pris une certaine confiance et maturité dans ses choix de titres et dans leur interprétation. L’ensemble est nettement plus coloré, toujours aussi profond et aspire à quelque chose de plus joyeux. C’est encore une nouvelle perspective de l’Amérique profonde et de la folk music qui est sublimement racontée sur un air d’harmonica dont on ne se lasse pas. © Clara Bismuth/Qobuz