Fin D'après-Minuit

Chronique

Enfant du midi émigré à Paris, Deen Burbigo semble un indécrottable rappeur nonchalant. Voire, comme il se dit au pays des cigales et du pastis et avec l'accent de Marcel Pagnol, « une grosse feignasse ». Car, après neuf titres sur Inception paru en 2012, le voici qui livre, la bouche en coeur, seulement huit nouvelles chansons avec l'EP Fin d'Après-Minuit . Cela fait tout de même un rythme de production raisonnable en deux ans.

Le regret concernant une telle parcimonie est avivé par les réels progrès constatés sur ces quelques morceaux. On sent Deen Burbigo plus sûr de lui, plus mature et son écriture bien plus fine et aiguisée. « Fin d'après-minuit » , par exemple, décrit à merveille les interminables nuits des inoccupés et des désargentés qui n'ont que leurs délires pour tuer les heures, là où d'autres s'offrent des bouteilles en boîtes de nuit. Deen Burbigo va chercher son inspiration du côté de l'acid jazz pour un « Metropolis » nullement désagréable.

Plus brut dans ses textes, Deen Burbigo explore la voie des vices avec « Les Fleurs du mal » qui ne donnent pas envie d'aspirer leur parfum. Ces huit titres sont donc plutôt avenants pour cette première sortie chez Barclay, si l'on excepte « Chillin' » et son histoire de bande et d'amitié vraiment trop convenue. En somme, il ne reste plus à Deen Burbigo qu'à ajouter la quantité à la qualité pour satisfaire tout le monde. Ce qui reste plus simple que l'inverse, y compris en « fin d'après-minuit ».

©Copyright Music Story 2015