Eponyme (Réédition)

Chronique

Fils aîné de Joe Dassin et frère cadet de Julien Dassin qui a déjà monté une comédie musicale sur le père et publié un album-hommage à Yves Montand avec la chanteuse Florence Coste, Jonathan Dassin se lance donc lui aussi dans la chanson. À trente-cinq ans, on peut dire qu'il a patiemment attendu son heure mais il lui revient le mérite d'apporter un album original, dénué de toute référence paternelle.

C'est donc sans racolage aucun mais avec un vrai bagage de musicien que Jonathan Dassin pose les bases de sa carrière. À défaut d'un intitulé, cette carte de visite possède de la personnalité et du savoir-faire à travers ses onze compositions dont émergent des titres comme « Le Désert » ou le premier extrait, « Ma voisine ». Le premier, aligné sur un tempo medium où s'ébat un charmant solo de flûte, avance avec grâce dans le Sahara marocain. L'ambiance est toute différente pour « Un autre matin », pièce cuivrée écrite avec Fabrice Colombani et sur le morceau suivant, « Ma gueule », chargé d'autodérision.

L'album d'une grande diversité musicale témoigne des multiples influences qui ont bercé Jonathan Dassin entre une jeunesse passée à Belgrade dans l'ex-Yougoslavie et des souvenirs de Tahiti, présents dans « Pays lointain ». Le titre « Faut que je me taille » où plane des sonorités d'orgue et de trompette, réminiscentes de chanson en chanson, symoblise cette irrépréssible envie de bougeotte. Par moments, comme c'est le cas dans « Quand je serai grand », le timbre du chanteur rappelle les chaleureuses intonations paternelles.

La variété dans les styles musicaux, dont un autre exemple est le funky « Idées noires », pallie à un certain manque d'originalité dans l'écriture, point faible d'un album qui a le bon goût de s'éloigner des schémas formatés de la chanson et bénéficie de l'accompagnement de musiciens de studio chevronnés.

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