Enslaved

Chronique

On ne sait plus vraiment sur quel pied danser avec Max Cavalera. L’homme s’éparpille un peu plus chaque année entre son classique Soulfly toujours aussi productif et des projets à l’image du Cavalera Conspiracy qu’il enregistre en compagnie de son frangin derrière les fûts comme à la grande époque de Sepultura. A force de tirer sur sa capacité à pondre des riffs à la chaîne pour les répartir entre différents groupes, le Brésilien a fait perdre un peu de personnalité à ses différents disques sans pour autant livrer d’album raté. Aujourd’hui, harmonisation des couleurs oblige, Cavalera fait peu la même chose partout où il passe.

Le nouveau Soulfly sera-t-il dans la veine thrash d’Omen, laissant au passage son petit côté exotique en retrait pour mieux revenir vers du old school qui déchire les enceintes et décolle le papier peint ? Réponse : tout à fait ! Un disque bien brutal qui doit son rendu final à la présence à la basse de Tony Campos (Static-X, Ministry et récemment Prong) et surtout à celle de David Kinkade (ex-Boknagar) derrières les fûts. Un jeu d’une sauvagerie et d’une puissance rarement entendues chez Soulfly. Un résultat qui va ravir les adeptes du roulement sauvage et de la double grosse caisse en mode sprint.

Au passage, le groupe perd un peu sa marque de fabrique plus teintée world qui permettait à Cavalera de se différencier du reste de la meute métallique. A l’arrivée, Enslaved rappelle plus le Sepultura de Arise que celui de Roots. Plutôt bon signe pour un album de thrash. Voire une excellente nouvelle pour ceux qui se lassaient du côté neo metal trop sautilleur de certains riffs. Ce disque est donc un bon album de metal qui envoie le bois comme on sait le faire chez Max. Il renverra dos à dos les fans des premières heures de Soulfly et ceux des débuts de Sepultura. Logique. En même temps, on a rarement réussi à satisfaire les deux clans à la fois avec un seul disque.

L’avantage d’Enslaved, au-delà de son clin d’œil à Roots à travers le sujet de l’esclavage et à Arise pour son côté ultra vindicatif, c’est de permettre à l’ami Max de changer un peu de registre avec Soulfly en alignant un sacré niveau technique. Un très bon disque de furieux.

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