Double Dynamite

Chronique

Seconde levée des aventures de Sam & Dave au pays des merveilles de Stax. Auréolé de performances publiques qui en font certainement à l’époque la bonne idée de soirée à passer entre copains, le duo offre, mine de rien, le deuxième album du genre à déborder dans son succès des stricts et étroits champs de la soul et des classements de musique dite raciale, ce qui est un exploit si l’on considère la farouche volonté de l’ensemble de l’équipe du disque (le producteur Jerry Wexler, les musiciens de Booker T. & the MG’s, les deux chanteurs même), à rester attaché à une tradition sudiste fruste, et terriblement dynamique.



Pour cette deuxième livraison, les deux compositeurs maison (Hayes et Porter) ont désormais atteint leur vitesse de croisière (cf. le malin « When Something Is Wrong With My Baby »), et le duo fait preuve d’un goût très sûr dans ses autres choix : « I’m Your Puppet » (du légendaire Dan Penn), ou la courageuse version d’un standard de Sam Cooke (« Soothe Me ») apportent des brillances supplémentaires à l’ensemble. Surtout, on a pour la première fois dans ce style de musique, et avec une extraordinaire acuité, la sensation de l’extrême complémentarité (des musiciens au producteur, en passant, naturellement, par les vocalistes) de toute une équipe à faire de Double Dynamite ce qu’il est : un disque formidable.



Sans offrir de hits ravageurs, mais dopé par son extrême efficacité, le disque atteindra la septième position des classements de vente de musique noire, et on en extraira pas moins de quatre singles.





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