Tales Of The Black Dawn

Chronique

Avec la parution de son cinquièmen album, Post Mortem Nihil Est en 2013, Dagoban entérinait l’arrivée du guitariste Yves « Z » Terzibachian en lieu et place d'Izakar, qui officiait depuis les débuts du groupe de metal industriel marseillais. Il marquait aussi le franchissement d’un cap important puisque les musiciens embarquaient dans la foulée pour leur première tournée américaine et une montée en puissance qui devait se confirmer sur ce nouvel opus, Tales Of The Black Dawn. 

Et autant l’avouer, en une quarantaine de minutes, Dagoba met l’auditeur K.O., déployant le rouleau-compresseur dès la première plage avec le suffoquant « The Sunset Curse ». Mais le rythme absolument infernal et l’énergie considérable déployée ne cachent pas pour autant une certaine difficulté à se renouveler tout au long de l’album. Bien sûr, l’efficacité est de mise mais on ne peut que constater certaines similitudes entre les structures de certains titres. Ainsi, le furieux « Born Twice » n’a rien à envier au pas-très-content-non-plus « Eclipsed », quand le début de « Morning Light » semble furieusement inspiré de « The Sunset Curse ».

Fort heureusement, les musiciens parviennent quand même à varier et sortir des stéréotypes, à l'image des angoissantes premières mesures de « Sorcery », de la mise en place démoniaque de « Half Damn Life » et de son riff syncopé ou du déluge sonore s’abattant sur « The Loss », l’un des titres les plus marquants de l’album, prouvant que le metal des Marseillais peut être des plus mélodiques. Lorsqu’intervient une (rare) accalmie, comme sur « O, Inverted World » et son tempo plus lent, Dagoba ne laisse pas respirer l’auditeur bien longtemps et fait à nouveau parler sa puissance. 

Il serait pourtant injuste de nier les qualités évidentes de Tales Of The Black Dawn, sa noirceur, sa mélancolie, un jeu de batterie hallucinant, des riffs tranchants et des arrangements au scalpel en constituant les principaux atouts. Mais il est aussi vrai de souligner qu’on n’est que rarement surpris par les ambiances et textures proposées par ce nouveau Dagoba. Si le but était d’enfoncer le clou, le voilà littéralement défoncé.

©Copyright Music Story 2015