Ciao!

Chronique

« Cet album cimentera certainement mon statut de Conteur et de Mec Funky », annonce avec malice Tiga. Comme le confirme d’emblée la pochette de Ciao !. Le DJ et producteur canadien s’y prélasse, un éventail des plus colorés à la main, nous invitant au voyage. Ciao ! a visiblement été composé dans le but de séduire une audience qui n’avait pas encore succombé à son puissant Sexor (2006).

Le pari est réussi : l’électro est toujours mélodieuse, accrocheuse, et efficace. Il est loin le temps où Tiga se contentait seulement de remixer prodigieusement les morceaux des autres. Les amis de Tiga ne s’y trompent pas et interviennent tout du long du disque, livrant des morceaux rivalisant de qualité : les camarades de longue date de Soulwax, Gonzales, Philippe Zdar, Jori Hulkkoen… Ciao ! pourrait être composé de deux faces. Le recto propose des morceaux comme « Mind Dimension » ou « Shoes » irrésistiblement entraînants, forts de basses massives et d’entraînantes nappes synthétiques.

Le verso garde un rythme soutenu mais verse dans une pop plus fluide. Les Talking Heads auraient d’ailleurs pu signer « Turn the Night On ». La fin du disque approchant, Tiga ralentit la cadence avec les jolies balades « Gentle Giant » et le délicat « Love Don’t Dance Here Anymore » qui prend cependant un tout autre virage au bout de deux minutes, offrant la dernière belle surprise de l’album.

Ciao ! est une preuve supplémentaire que la scène montréalaise, pendant longtemps peu connue et peu exportée, vaut le détour, par la fraîcheur de ses compositions pourtant exigeantes. Dont Tiga semble être l’un des murs porteurs.



©Copyright Music Story 2015