Can't Kill a Dame With Soul

Chronique

Can't Kill a Dame With Soul publié le 6 février 2012 est le deuxième album solo de Kinny, ancienne chanteuse d’opéra canadienne qui s’est rapidement détournée de sa formation classique pour s’émanciper dans un mix de new-soul au fort relent trip hop. Grande vocaliste freestyle, comme elle avait pu le démontrer sur son premier album Idle Forest Of Chit Chat publié en 2009, Kinny s’inscrit dans cette continuité, où les samples 70’s côtoient la soul, le trip-hop, les envolées électro et le hip-hop.

Can't Kill a Dame With Soul est pour autant un album plus personnel dans les textes qui racontent ses propres turpitudes personnelles (son combat contre sa maladie, les troubles obsessionnels compulsifs) tout en évitant l’apitoiement. Tous les titres de l’album portent sur cette maladie mentale et comment elle l’affecte quotidiennement dans sa vie. Tout tourne ici autour de la peur, de la frustration et de la douleur. Can't Kill a Dame With Soul est la résultante de deux années traumatisantes mais particulièrement créatives. Après un grave accident de la route qui l’a complètement perturbé en 2010, cet album est assez miraculeux.

A la production de l’album, un seul nom, le collectif danois Souldrop, étoile montante du son en Scandinavie. Après avoir testé de nombreux producteurs sur Idle Forest Of Chit Chat (dont Souldrop sur deux titres), Kinny assure cette fois-ci une certaine cohérence aux onze titres de l’album en confiant les clefs du camion à ce seul trio norvégien. Les quatre artistes ont ainsi travaillé comme un groupe au sens propre. Le son de Kinny est toujours aussi énergique, oscillant entre le dancefloor et le groove parfait avec grosses basses West Coast comme sur « Tick Can Tock », excellent titre hip hop et seul duo de l’album avec le rappeur Son Of ‘Light.

La production est ingénieuse et léchée, multipliant les ambiances et les croisements sonores avec toujours comme ligne directrice le trip-hop profond et moite (« Suffocate ») qui rappelle le meilleur de Massive Attack. L’ouverture de l'album d’inspiration indienne, « Floating Zzzzzzz ! » est assez surprenant, tout comme la reprise du titre très marqué années 80 de The Cure, « The Love Cats ». Rien n’est à jeter dans cet album très réussi qui s’apprécie à chaque écoute et se clôture sur un très planant « Mmm Of My Humps »



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