Au Cœur Des Hommes

Chronique

Lââm doit son premier succès à son look, sa voix et à la reprise d’un titre de Michel Berger. Elle reste donc fidèle à ses fondamentaux avec un style capillaire qui hésite entre Janelle Monáe et Rihanna, un disque valorisant son atout vocal et des covers de standards français. Les hommes en question sont les artistes masculins qui l’ont inspiré. Et leurs chansons qui rappellent toutes un souvenir à Lââm. Un concept qu’elle rode depuis quelques années sur les routes de France.





L’album s’ouvre sur l’excellent « Petit » de Bernard Lavilliers. Réorchestré, il prend une couleur variété. Du coup, le titre perd de son aspérité. On est plus agréablement surpris par l’adaptation jazzy de « Avec le temps ». Une idée audacieuse qui ne devrait pas plaire à tout le monde, mais qui tente une autre voie musicale. Le titre ne cessera jamais d’inspirer les artistes, puisque Catherine Lara en proposait récemment une version flamenco dans Une voix pour Ferré.



Lââm cherche à offrir une vision différente de chaque titre. Malheureusement ça se gâte avec « C’est déjà ça » d’Alain Souchon. Gonflée de chœurs world music à la Yannick Noah, et rhabillée de raï, l’adaptation est ici un raté complet. La présence de chœurs joyeux affadit d’autres morceaux dotés d’un souffle naturel, comme « C’est écrit » de Francis Cabrel. Dommage que la chanteuse se sente obligée, elle, aussi de faire tant de démonstrations vocales.



Elle se rattrape avec une version guitare-voix touchante de « Manu » de Renaud, une des rares bonnes surprises de l’album. Enfin, elle ose transformer « Puisque tu pars » de son idole Jean-Jacques Goldman en un morceau énergique et rock. Radical face au sinistre de la V.O. Lââm a-t-elle gagné son pari ? Involontairement. Son album donne envie de réentendre…les originaux.







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