As Nasty As They Wanna Be

Chronique

Sous des dehors provocants et machiste, il ne faut pas sous-estimer As Nasty As They Wanna Be. D'abord il réintroduit une dimension festive dans le rap, ensuite avec le Miami Bass Sound ce sont les bases du rap sudiste et du crunk qui sont jetées, ensuite une fois évacuée la controverse c'est effectivement un bon album.

2 Live Crew fonce, le groupe ne s'embarasse pas de préambules. Le sexe ? Dès la pochette, les strings ne cachent que peu de millimètres des fessiers complaisamment exposés. Les samples ? Pas besoin d'autorisation pour utiliser « Ain't Talkin' 'Bout Love » de Van Halen  dans « The Fuck Shop », ni  « Oh, Pretty Woman » de Roy Orbison dans  « Pretty Woman » sur la version "clean" de l'album.

La transgression est à l'ordre du jour, As Nasty As The Wanna Be n'en est pas moins un album festif, le son de basse est une vrai trouvaille, l'apport des percussions latines contribue intelligemment à l'ambiance chaude de l'album, quand aux cris d'orgasme féminin, ils peuvent faire sourire une certaine Irène Papas qui fit bien mieux sur 666 de The Aphrodite's Child.

As Nasty As They Wanna Be, malgré, ou à cause, de ses excès contribue à faire sortir le rap du ghetto et à casser une certaine réthorique de rebéllion violente et de gangstérisme qui commençait à entraver son essor. Et la transgression a toujours été un des fers de lance de la musique.




©Copyright Music Story 2015