Angel Miners & The Lightning Riders

Chronique

Il n’aura pas fallu longtemps à la formation californienne emmenée par Aaron Bruno pour offrir une suite à Here Come the Runts, qui avait installé Awolnation sur le trône de la scène electro-rock. Après avoir bouclé une longue et éreintante tournée, le groupe ne s’est pas accordé le temps de souffler et a mis sur pied ce nouveau disque, Angel Miners & the Lightning Riders. La rapidité de sa conception a pour première conséquence d’enfanter un disque court et ramassé. Dix titres seulement, mais parcouru par un nouveau souffle, une dynamique plus rock et une immédiateté qui confère à chacun des morceaux le statut de tube potentiel. 



« The Best » s’appuie sur un riff mordant flanqué d’une rythmique electro hypnotique surmonté de voix aériennes et parcouru par une tentation néo-psychédélique. Celle-ci se prolonge sur « Slam », une anomalie synthpop qui tarde à se mettre en place, mais installe progressivement le groove d’une basse ultra-compressée, diffusant son charme de manière insidieuse. Une manière de préparer le terrain pour le dansant « Mayday !!! Fiesta Fever », une synthpop aux racines disco-rock bombardée d’éléments electro. « Lightning Riders » joue davantage la carte fédératrice avec un refrain taillé pour les stades, en s’appuyant sur des vocalises répétées à l’envi. Mais le vrai tube se révèle à sa suite : « California Halo Blue », tube feel good par excellence, a toutes les chances de s’installer en bonne place au panthéon de la discographie de Awolnation, et de concrétiser ses vélléités hymniques dans les charts. « Radical » tire sur les mêmes ficelles, avec une saveur rétro qui se diffuse délicatement en bouche.

   


Les guitares électriques, qui semblaient définitivement remisées, font leur retour sans ambages sur le schizophrénique « Battered, Black & Blue », qui se plaît à ébranler par intermittence la fausse quiétude installée sur les couplets, un schéma que reproduit plus loin « Half Italian » avec son chant harangueur à la Roger Waters qui ne convaincra malheureusement personne. C’est à ce moment que le groupe choisit d’abattre sa carte maîtresse… et que les choses se délitent : la présence de Rivers Cuomo, le tuteur. La présence du leader de Weezer intervient sur l’un des morceaux les plus lénifiants de l’album, « Pacific Coast Highway in the Movies ». Et même la voix sucrée et addictive du chanteur ne parvient pas à éviter à cette sucrerie surf-pop californienne de se noyer dans 20 cm d’eau transparente.




L’overdose se confirme avec « I’m a Wreck » ne manquant pas d’idées avec son final presque metal, mais manquant de consistance et de direction.

En définitive, une telle débauche de glucose, un tel abus d’écho et de réverbe, à peine zébrés de quelques riffs électriques, ne pourra que satisfaire les fans et provoquer des allergies épidermiques chez les autres. 

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