Where I Belong

Chronique

On comprend aisément que Cris Cab ait titré une des chansons de son premier album « Paradise (On Earth) ». Il faut dire que pour le chanteur de vingt-et-un ans originaire de Floride, la vie est belle avec une carrière débutée par le soutien de Pharrell Williams sur le tube « Liar Liar » en 2013. Particulièrement sensible à son juvénile charme ensoleillé, la France lui a d'ailleurs offert son meilleur classement avec une huitième place des ventes de titres.

La recette est limpide avec un mélange de R&B, de soul et de reggae tout en douceur et en nuances. Une vibration présente tout au long des onze pistes (plus un bonus track) d'un disque où l'artiste semble libre et heureux. La production simple et aérée de Where I Belong est pour beaucoup dans ce constat, une option qui évite habilement la surenchère sonore et rythmique de nombreuses productions de musiques urbaines actuelles.

Ici, tout est frais, avec un son suffisamment contemporain pour satisfaire le plus grand nombre. Cris Cab ressuscite le reggae pop de The Police pour un « Long Weekend » qu'on présume palpitant, et fait appel à ses racines latines pour « Ticket », entre dancehall lent et reggaeton souple. Sa pop tropicale n'oublie pas la soul avec « The Truth », beau moment de magie aux inspirations croisées. Tel un alizé apaisant, Where I Belong vient rappeler que les bons moments ne manquent pas si l'on sait les saisir.

Doté d'une voix capable de jongler avec ces différents styles, Cris Cab n'a rien de ces jeunes prodiges tapageurs souvent vite oubliés. Au contraire, on sent un artiste libéré, capable de communiquer aux autres son univers calme et resplendissant. Des débuts placés sous le signe du paradis sur cette terre.

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