Turnin' Wrong

Chronique

Allez se dit t'on, un énième groupe qui se revendique de The Velvet Underground, pire Kid Bombardos fait également référence aux sur-côtés de The Strokes. Bon, le groupe est jeune avec une moyenne d'âge qui atteint à peine les vingt printemps, et ces références convenues peuvent sembler être des poses maladroites venues de l'adolescence.

Hors Turnin' Wrong constitue une vraie bonne surprise, car l'influence des icônes new-yorkaises est finalement tenue à distance. Kid Bombardos s'attache avec bonheur à une écriture racée, pourvue d'inflexions venues de la pop anglaise qui donnent à Turnin' Wrong un ton personnel.

S'il faut à tout prix coller une étiquette à Kid Bombardos c'est plus vers The Only Ones en moins ténébreux qu'il faut regarder. Et pour garder une approche régionale on peut aussi se tourner vers Kid Pharaon, fleuron trop peu reconnu du rock bordelais.

Plus que « Sunday », simple frais au guitares enlevées mais un peu trop évident, l'oreille se porte vers « The Light the Night » belle ballade mélancolique et croisement idéal entre pop parfumée à la menthe et rock sorti du Bowery. « Train of Love » fait lui aussi preuve d'une délicatesse d'écriture qui caractérise Kid Bombardos. Constat similaire pour le plus grave « A Friend Is Gone », où les guitares se lâchent sans déraper et où les arrangements soulignent le vrai sens esthétique du groupe. 

Malgré quelques coups imprécis qui ratent encore leur cible, Kid Bombardos fait preuve avec Turnin' Wrong d'un sens de l'esquive finalement plus efficace que le simple punch qui est souvent l'apanage des débutants brouillons. Or Kid Bombardos boxe dans une autre catégorie, avis aux amateurs. 

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