The Road

Chronique

Nouvel album, le septième du catalogue (après un Rewired en date de 2006), nouveau casting, et, partant, nouvel épisode de l’histoire d’un groupe qui n’était, à l’origine, qu’un acte récréatif pour l’un des membres fondateurs de Genesis, le guitariste Mike Rutherford. La crise cardiaque qui fut fatale en 2000 à l’un des chanteurs du groupe (Paul Young), avait, semble t’il, porté un coup fatal à un combo qui, suivant les dires de son propre leader, était allé au bout de son destin. Mais, malgré les retrouvailles à éclipses au sein de Genesis, et  tel le phénix…. 



La nouvelle équipe de Mike + The Mechanics inclut l’acteur, danseur et chanteur canadien Tim Howar, qui a mené jusqu’à présent une plaisante carrière dans le milieu de la comédie musicale. Recrutement encore plus prépondérant, le chanteur Andrew Roachford a mis par parenthèses la carrière pourtant couronnée de succès outre manche de son groupe éponyme, spécialisé dans le blue-eyed soul, pour rallier un sextet complété par le batteur et percussionniste Gary Wallis, compagnon régulier du chanteur gallois Tom Jones, le claviériste Luke Juby qui a, pour ce faire, quitté le backing-band de Mika, et le guitariste irlandais Anthony Drennan, qui a depuis le début de sa carrière alterné des sessions pour le compte de The Corrs ou, encore une fois, Genesis.

Les onze thèmes de l’album, tous inédits, dégagent une inaccoutumée atmosphère de sérénité, et déclinent les préceptes esthétiques du groupe depuis sa création, entre sentiment et distinction, même si l’on peut déplorer un étrange confinement au second plan de la guitare, et l’absence de ces passages instrumentaux où l’instrument jadis brillait, guitare tenue, rappelons-le, par la figure emblématique de l’ensemble. Et, accessoirement, son patron. On ne peut que déplorer que Mike Rutherford, à l’exception de la chanson-titre, ne nous gratifie que de quelques chorus à la frustrante brièveté. L’hommage induit au rock des années 80 est desservi par cette option instrumentale, qui parfois cantonne Mike + The Mechanics dans un marigot dans lequel s’agite une foultitude de groupes.

 



The Road reste naturellement de la belle ouvrage, exécuté par de fins artisans, au fait de leur capacité à œuvrer dans le contexte d’une pop sensible et adulte. Un jeu débridé ici, un peu plus d’audace dans les compositions là, aurait simplement pu en faire un album majeur. Il reste toutefois, et ne boudons pas notre plaisir, une somme conséquente de moments agréables.

 





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