The Return Of The Spectacular Spinning Songbook (Live)

Chronique

En seize chansons, cet album – quelque chose comme le sixième en version concert de la carrière du bonhomme - revient sur deux concerts printaniers (mois de mai 2011) et californien, durant lequel Elvis Costello proposa au public angeleno le concept inédit d’établir une liste de titres grâce au principe de la roue [qui] tourne, à partir d’une sélection de titres plutôt confidentiels, francs tubes, ou reprises, ici représenté par un tonitruant « Out of Time »  emprunté au répertoire des Rolling Stones : le hasard (hum) faisant bien les choses, The Return… permet de goûter à de nouvelles versions publiques de « Radio Radio », « Watching The Detectives », et « Everyday I Write The Book ». Et l’intitulé de l’entreprise célèbre naturellement l’anniversaire du Spectacular Spinning Songbook, initiative offerte aux audiences dès 1986.

Accompagné de ses Imposters (mais pas uniquement : ce sont rien moins que Susanna Hoffs et les Bangles qui le soutiennent dans « Tear Off Your Own Head »), Costello colle littéralement les membranes des enceintes sur les cinq premières chansons, avec quelques chansons épileptiques et gorgées de basse qu’on n’avait plus coutume de l’entendre distiller. Et, paradoxalement, il faut attendre ce tour de décharges d’adrénaline (Five Easy Pieces) pour goûter les deux sommets du disques : dans la ballade « God Give Me Strength », Elvis Costello, vocaliste limité et formidable d’émotion, nous fait croire à peu près à n’importe quoi – Dieu, la force qui est en nous, etc. – et réalise l’exploit inédit de passer l’arme à gauche et ressusciter une bonne demi-douzaine de fois en six minutes.

Á suivre, la visite de « Watching the Detectives », particulièrement branchée sur le secteur, débouche sur une partie considérable de dub électrique, qui alimente l’une des plus belles versions jamais proposées sur un enregistrement officiel. Á ne pas en douter, cet album live n’attirera pas vraiment de nouveaux laudateurs vers l’œuvre de Declan Patrick MacManus – fait défaut « Allison », chef d’œuvre absolu du bonhomme -, qui auront meilleur bénéfice de se tourner vers une quelconque compilation raisonnée. On s’en moque un peu, notez, tant il insuffle à l’air ambiant une dynamique roborative, franchement virile pour tout dire, qui, si pas excessivement politiquement correcte, nous rappelle que les temps de juvénile excitation ne sont pas totalement révolus.



Á noter que le disque bénéficie d’une édition (très) limitée, incluant, outre le CD, un DVD (alimenté de trois pistes inédites, dont « Uncomplicated » et « Monkey to Man »), un EP vinyle, un fort livret, des cartes postales, et toutes ces sortes de choses.

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