The Q Sessions

Chronique

Le Q de ces sessions n’est pas une référence au personnage de la saga James Bond en charge des gadgets de 007 mais bien à Qobuz ! Rien que pour nous, le géant de la contrebasse Christian McBride s’est enfermé en studio avec trois confrères tout aussi géants : le guitariste Mike Stern, le batteur Eric Harland et le saxophoniste Marcus Strickland. Au menu de ces échanges bénéficiant d’une captation sonore parfaite, deux relectures (Blues Connotation d’Ornette Coleman et le standard On Green Dolphin Street) et une composition originale du maître de cérémonie (Brouhaha). Comme sideman sur des centaines d’albums, à la tête de formations plurielles, directeur artistique du festival de Newport et aussi animateur d’émissions de radio, McBride est une sorte de torrent musical génial que rien n’arrête. Et c’est justement un torrent improvisé qu’il dirige ici. Ces quatre-là ont beau être plus que rodés et afficher des CV maousses, ce qu’ils racontent durant une demi-heure est d’une vitalité renversante, à l’opposé du jazz en cruise control et de la jam-session pantouflarde. Dès le thème d’Ornette qui lance les hostilités, la concentration est totale et l’écoute mutuelle est en ligne de mire. L’électrique Stern sait retenir ses phrases à bon escient et Harland impressionne dans sa capacité à faire des étincelles sans jamais surjouer. Enfin, sur le thème plus funky qui boucle ces Q Sessions, c’est l’aisance et la fluidité (la suavité de Strickland !) qui servent de carburant aux improvisations. Du jazz taillé dans la soie pure. © Marc Zisman/Qobuz