Sunsets & Full Moons

The Script

Paru le 08/11/2019 chez Columbia
Artistes principaux : The Script
Genre : Pop

Disponible en

24-Bit/48 kHz Stereo

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Au fil des albums, les Irlandais de The Script s’inscrivent dans la durée et s’installent indéniablement comme une valeur sûre du pays qui engendré U2. S’alignant sur le modèle pop-rock universel qui a souri à leurs glorieux aînés, Daniel O’Donoghue et ses coéquipiers ont réussi la performance de placer chacun de ses six albums en tête des charts irlandais et presque autant chez ceux de ses voisins grand-britons. Sunsets & Full Moons poursuit donc cette trajectoire idéale, avec pourtant une portée beaucoup plus intime que les précédents opus. En effet, l’opus est grandement empreint de l’émotion suscitée chez le chanteur par la perte de sa mère, disparue en 2019, presque onze ans jour pour jour après son mari. Le décrivant lui-même comme « le disque le plus poignant » qu’il ait jamais écrit, Donoghue considère ce disque comme le prolongement du premier album, éponyme, paru en 2008, soit, le calcul est simple, la même année que la disparition de son père.

Le chanteur nous invite donc dans son cercle d’intimité, mais sans jamais verser dans le misérabilisme à tout crin et l’expression larmoyante des sentiments comme pourrait le laisser craindre la pochette romantique de l’album. « Something Unreal », de ce point de vue, rassure, avec son rythme enlevé et ses refrains accrocheurs, taillés pour les stades, intelligemment soutenus par des cordes au rôle essentiel pour l’explosivité du morceau. « The Last Time » actionne les mêmes mécanismes avec une intro tout en douceur, piano à l’appui, avant de laisser éclater un refrain galvanisant porté par des chœurs lançant des vocalises faciles à reprendre en chœur. La plage suivante offre déjà une autre option, celle de la guitare folk comme vecteur d’émotion. Elle est surmontée par une voix expressive, n’hésitant pas à s’aventurer dans le registre aigu pour provoquer l’émotion.

« If You Don’t Love Yourself » revendique sa place entre Coldplay et U2 avec peu d’inventivité, si ce n’est le petit gimmick accrocheur du refrain. Avec « Hurt People Hurt People », le clin d’œil aguicheur, avec sa couleur folk-pop, est cette fois à destination des fans d’Ed Sheeran. On retrouve ainsi le chant bondissant, la guitare acoustique très mélodique, le flow légèrement rap sur un pont et les refrains pop entêtants.« Same Time » s’écoule sans accrocher l’oreille, au contraire d’« Underdog » qui interpelle par ses choix rythmiques, sa modernité et ses passages hip-hop. La vraie parenthèse émotionnelle survient au détour de « The Hurt Game », produite avec emphase pour l’imposer comme l’hymne du disque. Sunsets & Full Moons se clôt sur un titre acoustique au groove syncopé « sheeranesque » loin d’être désagréable. Une demi-heure et l’affaire est bouclée sans avoir l’impression d’un disque bâclé tant enregistrement et production ne souffrent d’aucun défaut. Mais face à cette absence d’aspérité, l’émotion a du mal à se fixer et l’on a du mal à le voir comme une œuvre plutôt que comme un produit. Les fans y trouveront pleine satisfaction, les curieux beaucoup moins.

©Copyright Music Story 2019

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Something Unreal