Sans rire

Chronique

Il y a des disques qui dégagent un capital sympathie instantané. Il en va ainsi de Sans Rire, véritable bol d'air frais offert par des frères Volovitch toujours aussi facétieux. Leur art consiste à parler de nos existences sans forcer le trait, ni chercher l'image qui fait mouche. Volo préfère la délicatesse, l'écriture à rebondissement et la malice assumée. L'ambiance générale a beau être placée gentiment sous le signe de la chanson folk, Volo ne s'interdit pas de surprendre pour « T'es belle » chanson d'amour réaliste et teintée d'electro. « 17 ans » prévient l'adolescent révolté et dédaigneux du monde adulte qu'il n'est rien d'autre que le vieux con de demain en gestation. Volo parvient à être réaliste sans être cruel, ce qui n'est pas une mince affaire.

Autre sujet brûlant avec l'érosion du désir dans le couple traité de manière narquoise sur « T'abuses » et cette compagne qui a l'outrecuidance d'en demander toujours plus (de sexe). Sans faire dans la franche rigolade, Volo affiche un sourire en coin pour décrire nos vicissitudes aussi diverses que variées. Difficile de s'abstenir de siffloter de concert avec Volo sur « Sans Rire » qui moque cette époque qui veut tout  maîtriser y compris la nature et qui ne parvient qu'à trembler à chaque nouvelle tempête.

Dans la continuité parfaite des trois premiers albums du duo, Sans Rire ne révolutionne pas un style léger à l'écriture souvent subtile. Il offre une bonne goulée d'air frais à une époque cernée par des crises qui n'ont rien de drôle. Ne vous privez pas d'en reprendre une lampée, c'est excellent pour le teint et les neurones.

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