Reality

David Bowie

Paru le 15/09/2003 chez Rhino
Artistes principaux : David Bowie
Genre : Rock

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Le succès du précédent Heathen prouva que l’alchimie entre Tony Visconti et David Bowie opérait toujours. Tony Visconti est donc reconduit ainsi que le guitariste Earl Slick , le divin pianiste Mike Garson et le batteur phénoménal de Earthling Sterling Campbell qui inonde Reality de sa frappe précise et souple. Heathen baignait dans une atmosphère ouatée et spirituelle, Reality semble plus taillé pour la scène par son approche plus directe et « rock ». Dans le 1er titre « New Killer Star », la mélodie addictive et les guitares agressives rappelle les déchirures de Scary Monsters mais sans son climat inquiet et parano. L’album, à quelques exceptions près, maintient ce tempo soutenu et franc montrant que Bowie a encore à 55 ans de l’énergie à revendre. Le morceau titre « Reality » évoquerait presque du Iggy Pop avec ses guitares furibardes et sa batterie en avant. « Never Get Old » sonne comme une rencontre entre Young Americans (un riff funky à la Carlos Alomar ) et l’accroche d’un « Teenage Wildlife ». C’ est une charge ironique contre le refus de vieillir et le déni violent du temps qui passe. Sur « Looking For Waters », une batterie imposante côtoie des guitares tortueuses à la « Red Sail » morceau de Lodger.

Sur « She’ll Drive The Big Car », Bowie se tourne vers John Lennon. La chanson narre l’histoire mélancolique et décousue d’une femme mûre un peu paumée. L’harmonica colore avec nostalgie cette réminiscence des vieux rocks que Bowie écoutait dans sa jeunesse. Bowie inclut deux reprises, « Pablo Picasso » des Modern Lovers, groupe new yorkais post-Velvet Underground où il insiste sur les racines ibériques (surtout dans le titre !) avec quelques guitares flamenco et « Try Some, Buy Some », hommage à l’ex-Beatles Georges Harrison décédé d’un cancer en 2001.

Les ballades sont merveilleuses. Dans l’élégiaque « The Loneliest Guy », Bowie d’une voix poignante exprime ses regrets d’homme mûr : « All the pages that I have turned/ All the error left unlearned » sur la trame musicale du piano épuré tout en retenue de Mike Garson et d’ une guitare nappée d’écho. « Bring Me The Disco King », chef d’œuvre qui clôt en beauté Reality est une délicate complainte jazzy, bilan désenchanté des nuits de débauche des années 70. L’orchestration minimaliste de piano et de balais effleurant les peaux réalisant une atmosphère de club jazz en fin de concert. C’est sur cette note mélancolique que David Bowie nous laisse depuis 2003 puisque Reality est son dernier album à ce jour. S’il ne défriche plus de nouveaux paysages, Reality démontre brillamment que la flamme est encore là et qu’à l’instar de Bob Dylan ou de Neil Young, il est un des derniers de sa génération à produire des albums de qualité.

©Copyright Music Story 2015

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New Killer Star