Les meilleurs amis

Chronique

Aldebert fait partie de ces rares artistes qui sans provoquer de buzz, ni squatter les plateaux télé mènent une carrière prolifique. Le chanteur sort déjà son sixième album studio en onze ans. Les Meilleurs Amis, grande bouffée d’air frais, raconte des petites tranches de vie sur des mélodies faussement mélancoliques à l’image du premier titre rêveur « Les Coups de pied à la lune ».

L’amitié, fil conducteur de l’album, s’invite d’abord dans « Les Petites amourettes » ou le regard des potes sur la nouvelle conquête amoureuse d’un ami cœur d’artichaut. Une sorte de clin d’œil au « Manu » de Renaud, influence majeure d’Aldebert, pour l’un des plus jolis titres. Dans « Les Amis », il évoque l’étrange attache qui unit les êtres qui n’ont pas de liens du sang. On retrouve une touche de manouche (« Raisonnables »), un style déjà présent dans l’album J’ai 10 Ans.

L’enfance et son corollaire, la vie qui s’enfuit, inspirent encore Aldebert. Dans « Sur ton berceau », il imagine le futur d’un enfant. Une berceuse festive qui fait taper du pied où il dit « l’avenir appartient à ceux qui rêvent tôt ». Dans « Le Temps qui reste », il écrit du temps, « ce bandit malfaisant plus cruel qu’un Landru, qu’un Petiot ». L’ambiance est encore enjouée dans « Trop belle pour moi », l’histoire improbable entre un Louis de Funès et une Grace Kelly ! Sous des airs humoristiques, « Un dernier foot sous Chirac » compare ballon et stratégie politique.

Avec Simon Mimoun, chanteur de Debout Sur Le Zinc, Aldebert se fait moins léger. Il traite de l’homophobie dans une chanson d’amour intense qui tranche avec le reste de l’album (« Mon homonyme »). Il termine sur un flash-back décalé comme lui (« Ma vie à l’envers »). Les meilleurs amis d’Aldebert ressemblent un peu aux nôtres. C’est pour ça qu’on les aime toujours.

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