Le Voyageur

Chronique

Papa Wemba n'a jamais fait partie des musiciens de world music pour intellectuels. Chez lui, l'authenticité ne réside pas dans des sonorités méconnues, tirées d'instruments exotiques, ni de mélodies venues du fond des âges. Il n'est même pas un artiste oublié, mais au contraire l'auteur de nombreux tubes au Congo et dans toute l'Afrique.

Il faut que le label Real World le signe pour que Papa Wemba ne soit plus considéré comme un simple ambianceur. Le Voyageur est le premier album résultant de la collaboration entre le maître de la rumba zaïroise et le label de Peter Gabriel.

C'est avec un Etienne de Crécy, alors inconnu, aux manettes que Le Voyageur délivre neuf titres d'une rumba largement occientalisée. L'album débute avec un « Maria Valencia » qui résume parfaitement le talent de Papa Wemba. Il incorpore à une base africaine, des éléments funk et latino pour délivrer une musique de danse imparable.

D'autant plus que la voix de Papa Wemba est capable de toutes les nuances et fait ainsi "vivre" au public les subtilités de son texte. « Maria Valencia » devient l'un des fleurons du répertoire de Papa Wemba. « Le Voyageur » est lui un titre moins dansant, plus world music, avec en particulier une belle partie de saxophone et, à nouveau, une voix aux étonnantes variations.

Album fait pour danser mais pas seulement, Le Voyageur reste l'une des réussites de la vraie star africaine qu'est Papa Wemba. De quoi donner un peu plus de regrets à une reconnaissance qui est restée bien timide et s'est parfois nourrie de faits divers anecdotiques.



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