How to Live On Nothing

Chronique

Troy von Balthazar est un drôle de personnage… Ce bonhomme lunaire, à l’appétit musical féroce ne songe pas une seconde à un éventuel plan de carrière, alors qu’il fut le leader d’un des groupes les plus intéressants du rock alternatif américain des années 90, Chokebore.

How To Live On Nothing, son deuxième album solo, possède un titre assez autobiographique : Troy von Balthazar ne possède en effet rien, à part sa vie de nomade, comme on peut le lire ci-et-là dans les rares interviews qu’il donne. Rien, si ce n’est son amour féroce pour le rock, et plus précisément ici pour le folk, ou tout du moins sa conception de la chose.

La chansons de Troy von Balthazar ont ce petit quelque chose de l’Amérique profonde mais citadine, un peu à l’image de certains films du cinéma indépendant yankee. On pense parfois à Mark Linkous (Sparklehorse), dans cette manière minimaliste (lo fi diront certains) d’arranger ses chansons, bancales et émouvantes comme un chat malade. « CATT », d’ailleurs, semble se confondre en excuse, alors que son côté faussement foutraque et vraiment ingénieux colle parfaitement à l’image de l’artiste.

Poète, guitariste, romancier, amoureux de la vie et un peu désespéré en même temps (écouter en priorité les pépites que sont « The Tigers » et « In Limited Light »), Troy von Balthazar nous gratifie ici de ce qu’il pense être une toute petite chose, alors que c’est un grand album. Comme le fou qui ne sait pas qu’il est fou, le génie qui vit en Troy von Balthazar dévoile sur ce disque ses capacités phénoménales, l’air de rien… Indispensable.

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