Floriography

Chronique

Certes il n'a pas dû être drôle tous les jours de grandir sur une île au nord de la Norvège, certes la planète agonise et Moddi en souffre comme tous les amoureux de la nature, certes sa musique est empreinte d'une poésie sauvage. Le hic de l'affaire, c'est qu'il n'est pas évident d'écouter Floriography sans une réserve d'antidépresseurs à proximité.

La beauté du disque est par trop déchirante, les tempos systématiquement calmes voire atones, la voix susurre sur un ton souvent triste, seule la beauté de l'orchestration donne envie de poursuivre. Dès « Rubbles » et sa très longue intro, le décor est planté, voilà un album qui ne prête pas à sourire.

Certainement tempérée sur scène par un minimum d'énergie, la tonalité de Floriography devient très vite difficile à supporter. « Ardennes » déroule sa mélancolie, sans égard pour les envies suicidaires qu'il pourrait engendrer. « Smoke » poursuit dans une veine qui dépasse les limites de l'intimisme, rattrapé par une brusque colère de son auteur au bout de trois minutes. Colère désespérée bien sûr, plaintive et sans espoir.

Floriography est un album noir, sans demi-teinte, c'est une vision crépusculaire d'un monde à la dérive, au bord de l'implosion écologique et sociale. Il est fortement déconseillé d'écouter Floriography après avoir visionné les informations télévisées, surtout avec une bonne vieille code de chanvre - écologique - à portée de solive.



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