C'est tout.

Chronique

La verve d'un artiste varie très vite, surtout dans un domaine autant en prise avec le quotidien que le rap. On aime à croire que c'est cette nécessite d'évolution constante qui pousse Guizmo à vouloir livrer un album tous les six mois comme il l'a déclaré. Un semestre après La Banquise, Guizmo se montre en grande forme narrative avec C'est Tout.

D'abord il met les choses au clair avec ​« Guizmo 2 » et son ego trip introductif. Ceux qui n'ont pas compris se prennent « Hip hop » en pleine face avec Guizmo qui y détaille son affection sans limites pour la culture d'où vient le rap. Si ce n'est pas encore suffisant, il fait appel à Despo Rutti. pour seul et unique featuring sur C'est Tout  Le Congolais plutôt avare de ses apparitions lâche toute la gomme sur « Bitume » aux senteurs acres du goudron chaud. 

Vrai raconteur d'histoires, Guizmo parle du monde des accros du PMU et autres jeux à gratter avec « Le Café » et sa désespérante litanie d'échecs et de vies en tire-bouchon. Il fait appel à une soul sensuelle pour conter son aventure sexuelle avec « Laetitia », accorte quadragénaire mariée à un officier de la BAC. Sans être violent comme « Brigitte, femme de flic » du Ministère Ämer, « Laetitia » risque quand même de chauffer les ergots du locataire de la place Beauvau qui passe si vite du rose au rouge extradition.

C'est Tout se conclut par la longue confession de son morceau titre, comme si Guizmo rédigeait en guise de journal intime une série d'albums qui permettent de le suivre pas à pas. Autant La Banquise l'avait montré en panne d'inspiration, autant C'est Tout le place au coeur du rap français de 2012. Rendez-vous dans six mois ?

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