Bad Bad Thing

Chronique

En 2010, pressé par son ami producteur, Jérôme Caron alias Blackjoy, d’aller au bout de sa démarche de compositeur dilettante, Max Guiguet finalise une quinzaine de titres qu’il lance sur le circuit sous l’appellation Blundetto. Batteur dijonnais, fou de musique dont la mayonnaise est montée au sein de Radio Nova où il est devenu programmateur, Max Guiguet s’est forgé une identité musicale en multipliant écoutes éclectiques et travaux sonores domestiques ou dans des clubs branchés parisiens comme le Pulp. Bad Bad Things, son premier album, réinvente le reggae-dub en mode chic, harmonise les influences funky hip-hop, afro soul et ambiances cinématographiques.

Son premier album profite aussi du luxueux carnet d’adresses qu’il s’est constitué au sein de Nova. Les artistes influents de l’époque le rejoignent. Le multi-instrumentiste américain Shawn Lee booste Nautilus et Ken Park, où apparaît aussi le skateur et musicien californien Tommy Guerrero. Sur La Carretilla, le Budos Band, combo cuivré du label new-yorkais Daptone apporte une joyeuse solidité comme sur Mustang. Chicoman, pseudo du guitariste d’Antibalas Marcos Garcia, amène ses cordes de métal et vocales sur le latino Mi Condena. Le rappeur d’Oakland Lateef The Truthspeaker pose son flow agile sur My One Girl, reprenant celui de Willie Williams sur le classique reggae Armagideon Time. La chanteuse franco marocaine Hindi Zahra envoûte le single Voices et White Birds et l’éclectique Français General Elektriks ensoleillent le poppy Sunset Troll.

Fort de ces ingrédients parfaitement dosés, l’habile Blundetto définit avec Bad Bad Things la suavité sonore de sa génération. Ses prestigieux collègues de platines Gilles Peterson ou Laurent Garnier participe sans compter à la propagation de sa musique. A Barcelone, « La Crème Gràcia Club », club privé d’amateurs de cannabis, l’adopte comme disque de chevet et dix ans plus tard en finance la suite, Good Good Things, sorti à l’été 2020. © Benjamin MiNiMuM/Qobuz