Xenakis : Orchestral Works

Chronique

Bien sûr, il faut avoir un certain goût pour la musique de Xenakis et ses constructions architecturales – et pour cause, rappelons qu’il fut l’un des collaborateurs de Le Corbusier – d’une complexité assez ébouriffante, qui ne s’ouvre pas toujours volontiers à l’auditeur. Mais force est de constater que s’il en est un qui sait dévoiler le monde de Xenakis aux orchestres et aux auditeurs, c’est bien Arturo Tamayo qui a signé maints enregistrements orchestraux de l’architecte-compositeur. Et l’architecture et les mathématiques, justement, servent de point de départ à Metastaseis dont voici la tout première version de 1955, que le compositeur considérait comme son Opus 1. Suit Terretektorh pour orchestre éparpillé dans le public de 1966, et même si l’éparpillement n’est guère perceptible dans un enregistrement, on sent quand même que les différents plans sonores errent dans tous les sens. L’album se referme avec Nomos gamma de 1968, conçu pour un immense orchestre de quatre-vingt-dix-huit musiciens – eux aussi distribués parmi l’auditoire. Un ouvrage viscéral, sauvage, primitif, si ce n’est que sa construction obéit à des schémas d’une complexité diabolique qui, s’ils n’intéressent pas forcément l’auditeur, n’en sont pas moins un fascinant cahier des charges. Après un demi-siècle, ces œuvres gardent encore toute leur insolente modernité. © SM/Qobuz

Détails de l'enregistrement original : Live recording from 2008 (Metastaseis), live recording from The Holland Festival, Amsterdam 2011 (Terretektorh, Nomos Gamma)