Komintern

Auteur d'un album qui fait toujours l'objet d'un culte, Le Bal du Rat Mort en 1971, le groupe de folk et de rock progressif Komintern a laissé une trace durable dans l'histoire de la scène alternative française. Créé en mai 1970 par deux anciens membres du groupe Red Noise de Patrick Vian, le saxophoniste Francis Lemonnier et le batteur Serge Catalano, Komintern s'adjoint les services d'Olivier Zdrzalik (chant, basse, orgue), des guitaristes Michel Muzac et Pascal Chassin et d'autres musiciens comme le violoniste Richard Aubert ou le flûtiste Jean-Michel Berté. Fortement politisé (son nom fait référence au mouvement fondé par Lénine), le collectif participe aux festivals de Biot et d'Aix-en-Provence à l'été 1970 et signe par l'intermédiaire du directeur artistique Philippe Constantin, avec le label Harvest, représenté en France par Pathé-Marconi. Avec l'aide d'Étienne Roda-Gil pour les textes, Komintern enregistre avec d'autres invités dont Joss Baselli (bandonéon) et une section de cuivres, l'album Le Bal du Rat Mort (1971), œuvre éclectique et avant-gardiste faisant se côtoyer le folk, le jazz et le rock, dont l'impact sur la scène underground française est immédiat avec une suite de seize minutes, « Bal pour un roi vivant », et l'épilogue « Fou, roi, pantin », extrait en simple. En 1972, les musiciens participent à la pièce de théâtre de José Arrabal, Bella ciao, la guerre de mille ans, mise en scène par Jorge Lavelli au Théâtre National Populaire de Chaillot. Initiateur du FLIP (Front de libération et d'intervention pop), Komintern ne survit pas aux départs de Catalano, Chassin et Aubert. Ce dernier participe au groupe Atoll, tandis qu'Olivier Zdrzalik-Kowalksi rejoint Malicorne.